RACINES

"(...) Si j’aime tant la démarche de Marie Gueydon de Dives c’est parce qu’elle ambitionne de nous faire regarder ce que l’on ne voit pas. Elle le fait avec humilité, avec discrétion car elle sait que l’arbre n’attend plus grand chose des hommes. Ne doutons pas que nos platanes, nos chênes et nos grands pins, savent le sort que nous avons réservé à leurs cousins brésiliens, malaisiens ou congolais. Mais l’artiste sait qu’on ne voit bien qu’avec le cœur.

 

Alors Marie essaye quand même de raconter l’invisible. Comme lorsqu’elle avait travaillé à même l’écorce des grands platanes du parc de Fan, où l’or de ses céramiques n’avait pour intention que d’enluminer l’archipel dessiné par l’arbre lui-même sur son tronc. Elle attire désormais notre regard vers le sol.

Nous qui regardions toujours l’arbre la tête relevée, le regard tourné vers le haut, elle nous invite à le baisser, à nous agenouiller pour tenter d’effleurer un peu de l’univers invisible, mystérieux et sous-terrain auquel nous ne prêtons pas attention. Tel le sang qui coule dans nos veines et que l’on ne voit jamais, autrement que lorsqu’on se coupe, les racines de l’arbre ne se donnent à voir que lorsqu’on l’arrache !

 

Marie Gueydon de Dives cherche à dire l’énergie. Les racines, mises à la lumière deviennent alors de porcelaine blanche. Fragiles … En nous ramenant au sol, prolongeant à l’air libre la calligraphie sous-terraine écrite du bout des arbres, Marie nous invite à ressentir combien la vie bat lorsque l’on pose son cœur contre la terre. (...) "

 

Eric de Kermel

Éloge de l’Arbre.2 : L’arbre et la démarche artistique. Catalogue d’exposition.

Brignon : Les Editions de la Fenestrelle, 2021.

 

re-generation

De grès et de porcelaine, les racines naturelles s'entremêlent avec les artefacts, rendant apparent le réseau souterrain vital de l'Allée des Platanes du Château Le Plaisir. Le bleu fait écho à la porte d'entrée du Château. Cette œuvre éphémère rendit hommage à la saga familiale, dont seuls les arbres centenaires restent témoins

Re-génération, 2021

Racines, terre cuite, peinture à la farine et au bleu de fer

Photographies au miroir Olli Berry - maquette du projet

Exposition "Éloge de l'arbre", Château Le Plaisir, Aramon  

 

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NOURRITURES TERRESTRES

"Aux racines de l'inspiration" d'un écrivain se trouvent les souvenirs d'enfance et les saveurs du terroir, les graines du recueil Les nourritures terrestres.

 

Sous le Château de Fan, la demeure familiale d'André Gide, ces racines forment une anamorphose dans laquelle on peut déchiffrer la citation "J'ai vu la plaine pendant l'été / attendre, attendre un peu de pluie / Nathanaël, que chaque attente en toi / ne soit même pas un désir / mais simplement une disposition d'accueil." Les nourritures terrestres, André Gide, Prix Nobel de littérature en 1947.

 

Aux racines de l'inspiration, "Les nourritures terrestres", 2012-2014

Racines en acier  

Dimension L 12m x H 4m  

Œuvre permanente, "Aiguillon d'Art", Parcours d'art en pleine nature, Lussan

Une reproduction est entrée dans la collection de la salle "André Gide" du Musée Borias

Aux racines de l'inspiration, "Les nourritures terrestres", 2019

Tirage unique 40x60cm, cuivre.

Salle André Gide, Coll. Musée Borias, Uzès. A droite : maquette

Une racine d'or en hommage au passage d'André Gide dans la région fait trace au Jardin de la Noria

"J'ai vu la plaine pendant l'été", 2021

Acier, dorure à la feuille d'or  

Dimension H 1m60, L 2m50  

Acquisition, Jardin de la Noria, Plaine de Jol, St Quentin la Poterie (Gard)

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eloge de l'arbre

Cette installation éphémère est en miroir des branches spectaculaires de l'antique cyprès méditerranéen. Elle convoque la mémoire personnelle face au théâtre des sagas familiales.

Éloge de l'arbre, 2021

Acier, dorure à la feuille  

Dimension L 3m x H 2m  

Photographies Olli Berry

Exposition "Eloge de l'arbre" Château Le Plaisir d'Aramon  

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